The Time Element / La Petite fille perdue / Les Trois fantômes
Nous sommes transportés dans une autre dimension… Une dimension sans espace, ni temps, mais infinie…». C’est avec ces mots que Rod Serling, le créateur et narrateur de ce monument de la télévision qu’est La Quatrième Dimension, ouvre chacun des épisodes.
Si Einstein associe le temps à la quatrième dimension dans sa théorie de la relativité1Cf. MEYERSON Emile, La déduction relativiste, Payot, Paris, 1925, pp. 97-110. Meyerson mentionne dans sa recherche des antécédents classiques de la relativité einsteinienne, cette première idée du temps comme quatrième dimension, ainsi que sa reprise ultérieure par Lagrange., Serling désire esquisser une dimension qui serait celle de l’imagination : la Twilight Zone, titre original (de la série) librement traduit en français, qui révélait davantage la volonté de Serling de représenter une « zone crépusculaire » (twilight zone en anglais).
Si la suite par épisodes est une des caractéristiques du multiple à la télévision, La Quatrième Dimension jette par ailleurs un regard fasciné sur le monde mystérieux des dimensions multiples, éclairant nos propres interrogations métaphysiques.
The Time Element est un épisode écrit par Serling pour une autre série télévisée, mais dont le succès le pousse à créer sa propre série. Le patient dont il est question relate un rêve qui l’obsède, et qui n’est finalement autre qu’une brèche temporelle qu’il a accidentellement pénétrée. Dans Les Trois fantômes, trois astronautes reviennent d’une sortie dans l’espace au cours de laquelle ils ont disparu des radars plusieurs heures. Ils voient dès leur retour leur appartenance à ce monde remise en question. La réalité de leur existence semble se dissoudre, comme siphonnée, projetée ailleurs, dans une sorte de transposition existentielle du trou noir, qu’ils ont peut-être approché là-haut d’un peu trop près… Enfin, dans La Petite fille perdue, une porte s’ouvre sur une dimension parallèle, un espace simultané, que franchit une fillette, s’égarant du coup dans sa propre chambre. Le tout sur une bande originale composée par Bernard Herrmann.
Charline TOULZA
- 1Cf. MEYERSON Emile, La déduction relativiste, Payot, Paris, 1925, pp. 97-110. Meyerson mentionne dans sa recherche des antécédents classiques de la relativité einsteinienne, cette première idée du temps comme quatrième dimension, ainsi que sa reprise ultérieure par Lagrange.