ZIRE DARAKHATAN ZEYTON | |
1994 – Iran | |
103' – 1,85:1 - Couleur - Stereo | Dolby SR - 35 mm | |
Réalisation | Abbas Kiarostami |
Scénario | Abbas Kiarostami |
Musique | Amir Farshid Rahimian, Chema Rosas Avec : Mohamad Ali |
Image | Hossein Jafarian, Farhad Saba |
Avec | Mohamad Ali Keshavarz, Farhad Kheradmand, Zarifeh Shiva, Hossein Rezai, Tahereh Ladanian... |
Fiche IMDB | https://www.imdb.com/title/tt0111845/ |
Projection Cinéclub | 16/02/2022 à 12h45 |
Par un enchevêtrement de plusieurs dimensions, la « Trilogie de Koker » d’Abbas Kiarostami semble nous proposer une forme cubiste profondément cinématographique. Tout part du premier film, Où est la maison de mon ami ? (1987) dans lequel nous suivons l’histoire de deux jeunes enfants de la région de Koker. Dans le deuxième film, Et la vie continue (1992), c’est de leur vraie vie dont il est question, sans pour autant basculer dans le documentaire. Le troisième film, Au travers des oliviers (1994), nous invite à plonger dans le moment du tournage via l’histoire d’une union impossible entre les jeunes Tahereh et Hossein.
Au sein de cette trilogie, l’entremêlement des espaces diégétiques passe donc par la mise en avant du faux, à savoir de la mise en scène. Cependant, au lieu de proposer une dichotomie réel/fiction, c’est-à-dire l’effacement d’une dimension d’un monde par une autre, Kiarostami préfère maintenir ses films, et notamment Au travers des oliviers, dans une tension irrésolue. Ainsi le monde proposé au public n’est ni unifié, ni clivé, mais multiple. À ce propos, Véronique Campan semble envisager le geste de reprise comme étant au cœur de la démarche créative du cinéaste iranien : « On se reprend […] pour s’exercer, pour améliorer une prestation, ou pour en proposer une approche nouvelle, dans un effort tendu vers l’accomplissement, la mise au point d’une représentation. On peut aussi concevoir l’acte de répéter comme l’exploration, sans autre fin qu’elle-même, des diverses formes que pourrait prendre une œuvre. Répéter n’est plus alors un parcours orienté, mais le libre développement de versions alternatives »1CAMPAN Véronique, « Le geste de se reprendre ou la répétition comme méthode dans le cinéma d’Abbas Kiarostami », dans MOUËLLIC Gilles & LE FORESTIER Laurent (dir.), Filmer l’artiste au travail, PUR, Rennes, 2013, p. 209..
Autrement dit, il s’agit d’envisager ces trois films non pas comme des œuvres finies ou univoques mais bien plutôt comme une tentative de saisir les multiples aspects ou faces d’un réel dans lequel le processus de création cinématographique lui-même est imbriqué.
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