Revolutionary Road | |
2008 – USA | |
119' – 2,35:1 - Couleur - SDDS / DTS / Dolby Digital - 35mm / DCP | |
Réalisation | Sam Mendes |
Scénario | Justin Haythe d'après le roman de Richard Yates |
Musique | Thomas Newman |
Image | Roger Deakins |
Montage | Tariq Anwar |
Production | Scott Rudin, Sam Mendes, John N. Hart, Bobby Cohen |
Avec | Kate Winslet, Leonardo DiCaprio, Michael Shannon... |
Fiche IMDB | http://www.imdb.com/title/tt0959337 |
La vie rêvée. Dès les premières images aux couleurs ocres et intimistes, les regards de Frank et April se croisent, bercés par la musique rythm and blues américaine des années 50. Il n’échappe à personne que Leonardo DiCaprio et Kate Winslet se retrouvent à nouveau, onze ans après avoir incarné l’un des couples mythiques du cinéma dont la si belle liaison a charmé les foules.
Dans Les Noces rebelles, le couple se détruit, se brûle, se consume images après images, cris après cris. On est surpris de la force des scènes de désaccord, Frank sort les crocs et April les griffes. Haineux l’un envers l’autre, les joutes verbales s’attisent, se brisent sur les murs de la maison. La maison ? Véritable lieu d’une réalité ratée, paysage d’une vie chamboulée où les deux enfants n’ont pas leur place, le réalisateur les filme en extérieur, dans le jardin. L’ailleurs c’est d’abord le voyage en Europe tant désiré, ce sont les désirs et les rêves. C’est aussi tout extérieur physique comme psychologique : les endroits de pulsions, de mensonges, d’infidélité (le bureau pour Franck, la voiture pour April); les endroits d’évasion et de promesses (la forêt, les bars dansants) ; les endroits vides, propices à la solitude et à l’analyse de soi (la cuisine, le jardin). Les lieux deviennent symboliques et le titre original du film Revolutionary Road n’est pas anodin, d’ailleurs incroyablement mal traduit en français. Revolutionary Road est le nom de la rue où habite le couple. Comme dans American Beauty, Sam Mendes observe les habitants de l’Amérique pavillonnaire et entre discrètement dans leurs intérieurs. On ne saurait donc les croire rebelles ces noces car elles n’existent pas ou plus, noyées dans une vie théâtrale où chaque voisin est le comédien de sa propre existence. Les noces ? Plutôt des rêves communs et promis l’un à l’autre, rien de plus, rien de moins.
Dans Les Noces rebelles, les deux personnages principaux résistent au quotidien, Kate Winslet est formidable, le visage marqué d’un désespoir qui s’obstine et la ronge. Elle parle peu mais hurle à l’intérieur d’elle-même et face au regard du spectateur qui aura su être attentif. Grave mais sublime devant l’home sweet home dont elle est prisonnière, en accord avec les couleurs du dehors; les verts de l’espoir, les beiges sensuels et les gris suaves. Sam Mendes persiste et signe dans la beauté de ses images, leurs couleurs délicates qui ravient l’oeil, leurs photographies veloutées et somptueuses. Témoin révélateur du malaise, le réalisateur filme avec élégance et fait surgir la tragédie. On retrouve par moments l’atmosphère flottante d’American Beauty. La musique de Thomas Newman y joue son rôle, calmant l’anxiété ambiante, elle est enivrante, palpable, délicieuse. Troublante, elle touche et anime mystérieusement et discrètement le film. Pourtant il est clair que Sam Mendes a mûri, plus fin dans ses approches et plus engagé dans son scénario.
Dans American Beauty comme dans Les Noces rebelles, l’image de la folie est fortement présente. Le personnage perturbé et perturbateur est celui qui comprend tout et analyse la situation intelligemment. Ainsi la folie est prêtée judicieusement aux autres : même les images cinématographiques savent mentir. Le « barjo » de la petite rue tranquille, c’est John joué par l’excellent Michael Shannon. Alors qu’il fait honte à son entourage, il nous fait rire tandis que les deux personnages principaux frôlent le pathétique. Cherchez l’erreur. Plus qu’un simple constat effarant sur les projets de vie qui petit à petit s’estompent face au formatage ambiant du « métro-boulot-enfants-dodo », Sam Mendes livre une nouvelle fois une analyse surprenante de l’être humain. Complexe et riche à la fois.
Puis c’est le drame. On l’attend mais il surprend quand même. Voilà du grand cinéma hollywoodien.
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