Le 1er novembre 1972 sortait sur les écrans Absences répétées réalisé par Guy Gilles (prix Jean Vigo en 1973) qui, malgré une sortie confidentielle, retint l’attention de certains critiques de l’époque. Ainsi Pierre Billard notait-il le caractère singulier du film « à la fois moderne et désuet, naturel et sophistiqué […], c’est si rare un film où l’on découvre du jamais vu », tandis que Jean Louis Bory en louait les qualités poétiques et plastiques en le qualifiant de « symphonie pointilliste ». Des cinéastes comme Lionel Soukaz, Alain Raoust, Yann Gonzalez, confient avoir été profondément marqués par la découverte de ce film, Yann Gonzalez lui rendant un hommage manifeste dans Un couteau dans le cœur (2018) en reprenant la chanson « Absences répétées » signée Jeanne Moreau. À l’heure du cinquantenaire de ce film, il semblait important de le mettre à l’honneur et plus largement son auteur, Guy Gilles, dont l’œuvre ne cesse de passionner, d’interroger et de soulever des problématiques contemporaines.
Un colloque organisé les 27 et 28 octobre à l’Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis a donné l’occasion à des chercheur.euse.s et à des cinéastes de croiser leurs regards. Les œuvres réalisées pour le cinéma ou pour la télévision, son travail de photographe, éclairant et révélateur, son écriture rythmique des images, son art du montage/collage, son rapport aux acteurs/actrices entre « modernité » et « nostalgie », l’utilisation des chansons, des musiques de son cousin et compositeur Jean Pierre Stora, son approche d’œuvres littéraires, comme La Recherche de Marcel Proust ou les romans de Jean Genet feront l’objet d’études.
Son œuvre a également été abordée d’un point de vue contextuel. Guy Gilles faisant ses premiers films en Algérie avant l’indépendance, arrivant ensuite à Paris en pleine Nouvelle Vague, il a été sensible très tôt aux désillusions de la jeunesse post 68, avant de vivre les années SIDA.
Une rétrospective a permis de voir ou de revoir ses films en salle (Le Grand Action et Le Reflet Médicis à Paris, L’Écran de Saint Denis) et de découvrir des fragments filmiques rares.
Une soirée cabaret a clôturé la manifestation au Relais de Belleville le samedi 29 octobre.
bárbara janicas 1Bárbara Janicas est docteure en études cinématographiques et l’auteure d’une thèse intitulée « Pulsions dansantes du cinéma expérimental sur pellicule », réalisée sous la direction de Dominique Willoughby et soutenue en octobre 2021 à l’Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis. Son doctorat a été financé par une bourse de recherche de la Fundação para a Ciência e a Tecnologia (Portugal). Rattachée au laboratoire de recherche ESTCA, elle est actuellement ATER à mi-temps à l’Université Paris 8. Elle fait également partie du comité de rédaction de la revue Images secondes et collabore avec le collectif de critiques portugais À pala de Walsh. : échanges épistolaires et objets souvenirs dans les films de guy gilles
Chez Guy Gilles, le montage tire souvent sa force du pouvoir d’évocation de l’interstice et du fragment, visuel comme sonore : certains objets-souvenirs suffisent à matérialiser le passé dans le présent, des plans sont interrompus au cours d’un geste de tendresse ou d’une confession voilée, de nombreux échanges entre les personnages sont portés par des voix off venues d’ailleurs et parfois même contredites par les images. À travers l’analyse de quelques séquences des premiers films de Guy Gilles qui portent spécifiquement sur des objets-souvenir et des échanges épistolaires, cette communication propose de sonder la dimension « télégrammatique » du montage dans l’exploration d’un rapport singulier au passé idéalisé qui ne cesse de s’actualiser dans le présent des images filmiques.
garance rigoni 2Garance Rigoni prépare depuis 2019 une thèse sous la direction de Dominique Willoughby. Sa recherche porte sur l’étude d’une typologie de la figure de l’effacement liée à des enjeux d’espace et de temps qui participent à l’écriture de mémoire(s) dans les films de famille. Elle enseigne à l’Université Paris 8 et travaille également au sein de l’association Cinédoc Paris Films Coop. : rêve de pierre
« Fixer l’image c’est arrêter le cinéma ; arrêter la rêverie c’est fixer la mémoire. Dans la pâleur du temps mental, tout paysage est neigeux et toute robe est blanche. »
Dans le mouvement de l’enquête, les Vies retrouvées se font expérience de la trace et de l’oubli là ou La Vie filmée tente de retrouver la réalité de la mémoire.
baptiste chapeau 3Étudiant en master théorie du cinéma à l’Université Paris 8. Rédige un mémoire ayant pour objet la nostalgie dans l’oeuvre de Guy Gilles, à travers une perspective photographique. : la photogénie « gillienne » dans proust, l’art et la douleur
Lors du tournage du documentaire télévisuel Proust, l’art et la douleur (1971), Guy Gilles a filmé le clocher de Saint-Hilaire. Il s’est également rendu à Venise. Si le narrateur de La Recherche opère un télescopage entre ce qui est et ce qui n’est plus, entre Combray et Venise, Guy Gilles puise dans la mythologie proustienne, dans l’iconographie vénitienne pour y ajouter une intensité davantage personnelle. Sont supplantées aux qualités esthétiques à Venise et à sa symbolique traditionnelle, d’autres signes (la réminiscence, la mémoire involontaire) et différentes façons de les représenter. Parmi elles, la photographie ; les photos de Patrick Jouané contaminent peu à peu l’image cinématographique dans un tout photogénique. Il s’agira d’appréhender cette « qualité poétique et esthétique » (Delluc) qu’est la photogénie à l’aune de ce documentaire, ô combien gillien.
discussion animée par mélanie forret 4Mélanie Forret est maître de conférences en études cinématographiques à l’Université Paris 8. Sa thèse, dirigée par Serge Le Péron, est consacrée à l’oeuvre de Guy Gilles, cinéaste autour duquel elle a co-réalisé deux documentaires avec Prosper Hillairet. Elle a donné des cours autour de différents cinéastes (Maurice Pialat, Jacques Rozier ou John Cassavetes), également sur l’idée d’un cinéma impressionniste, ou encore un atelier intitulé « Filmer la danse ». Elle réalise par ailleurs des films, dont La Danse des douk (co-réalisé avec Barbara Vey en 2011), une série de trois films essais Antithèse d’un été (2013-2015), Mais c’est aujourd’hui (comédie musicale, 2018), Illuminations 15-21, et prépare un film sur Jane Avril.
Extraits diffusés :
Ciné-bijou (1967) de Guy Gilles
Vies retrouvées (1971) de Guy Gilles
Proust, l’art et la douleur (1971) de Guy Gilles
prosper hillairet 5A enseigné le cinéma aux universités de Paris 8 et d’Amiens, et à l’Esra. Collaboré aux revues Melba, Zeuxis, Jeune Cinéma. Édité les Écrits sur le Cinéma de Germaine Dulac et une monographie sur Coeur Fidèle de Jean Epstein. Réalisé, avec Mélanie Forret, deux films sur le cinéaste Guy Gilles. Publié, en 2021, un recueil de ses articles, sous le titre Passages du cinéma. Il réalise de courtes bandes, Instants, et avec Nicolas Droin, des entretiens avec l’historien Alain Virmaux, et une série de films sur Paris, Lignes. : le partant : le possible et l’ailleurs
« L’univers sera notre vocabulaire » est-il écrit dans le Manifeste de la Cinématographie futuriste (1916). Dans Le Partant (1969), Guy Gilles use des signes de la ville et des images du monde (annonces, enseignes, publicités, cartes postales) pour construire un univers de parcours et réseaux urbains, géographique et mental. Nous suivrons ces parcours en cycles entremêlés : lignes et signes métropolitains, matières cinéma, mémoire et anticipation, partant et revenant, fantômes. Errance dans la Gare Saint Lazare (nous y croiserons, dans la salle des pas perdus, Pasolini et sa sémiologie « hérétique », et Walter Benjamin). Une approche du cinéma gillien, voyant et voyageant, comme destination et image en partance, ouvert sur les possibles de l’ailleurs.
nicolas droin 6Réalisant ses premiers films à vingt ans, Nicolas Droin est cinéaste et maître de conférences en études cinématographiques à l’Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis. Ses films, publications et recherches portent sur les liens entre espaces, lieux, paysages et cinéma et interrogent les formes modernes et contemporaines de création. Il a publié un ouvrage consacré à Paranoid Park de Gus Van Sant (Yellow Now, 2016) et co-dirigé un ouvrage collectif avec Mélanie Forret sur les interactions entre ville et cinéma : Ecrire la ville au cinéma (P.U.V., 2022). Il co-réalise depuis 2003, avec Prosper Hillairet, une série de films sur Paris (Lignes). Ses derniers films, Every Night Ends (2020) et Land A (2006-2021), explorent les territoires interstices entre les jours et les nuits. : « la nuit est finie »
La première nuit. La dernière nuit. (Re)prises, altérations, éclats. Explorations nocturnes en Nuits(s) Docile(s), entre Eustache et Carax.
discussion animée par gaël lépingle 7Gaël Lépingle a coordonné avec Marcos Uzal Guy Gilles, un cinéaste au fil du temps (Yellow Now, 2014). Il a initié, depuis la rétrospective de La Rochelle en 2003, nombre de manifestations et programmations liées à Guy Gilles, auquel il a consacré un site internet (www.guygilles.com) et deux documentaires : Photographies du temps d’avant (2007) et Guy Gilles et le temps désaccordé (2008). Il a signé par ailleurs trois films de fiction, Seuls les pirates, L’été nucléaire et Des garçons de province.
Extraits diffusés :
Le Partant (1969) de Guy Gilles
Jeux des reflets et de la vitesse (1925) de Henri Chomette
À la gare Saint-Lazare (1962) chanson de Colette Doréal
Nuit docile (1987) de Guy Gilles
Boy meets girl (1983) de Leos Carax
emna mrabet 8Emna Mrabet est enseignante et chercheuse en études cinématographiques à l’Université de Paris 8 Vincennes Saint-Denis. Elle a publié l’ouvrage Le cinéma d’Abdellatif Kechiche : Prémisses et Devenir aux Éditions Riveneuve en 2016. Elle enseigne à l’Université Paris 8 depuis 2010. Elle axe aujourd’hui ses recherches sur le cinéma guérilla et les cinématographies du Maghreb et du Moyen-Orient et collabore avec des réseaux de recherche français et anglo-saxons. Elle intervient régulièrement comme critique, programmatrice et experte au sein de divers festivals et institutions : Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen Orient, Journées cinématographiques de Carthage, Écrans Mixtes, Institut du Monde arabe et Cinémathèque française. Elle a réalisé, en 2019, le documentaire A l’Aube de nos rêves. Portant sur la post-révolution tunisienne, ce film a été sélectionné au festival Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen Orient, au Festival du Cinéma Méditerranéen de Tétouan ainsi qu’aux Rendez-vous de l’histoire de Blois. : errance et nostalgie : réminiscences nord-africaines chez guy gilles
Qu’elle soit clairement représentée ou évoquée, l’Algérie, terre natale du cinéaste Guy Gilles a joué un rôle primordial dans la construction de son œuvre. Mais loin de toute tendance politique ou militante, c’est du côté d’une nostalgie poétique que la terre algérienne, (et par extension nord-africaine) semble avoir imprégné l’œuvre du cinéaste : celle irréversible de la perte et de l’exil. Nous observerons dans cette communication la manière dont le cinéaste filme et évoque autant l’Algérie que la Tunisie dans ses films, en offrant une vision pour le moins inédite où le temps présent semble se confondre avec la vision trouble et revisitée du souvenir. Pour ce faire, nous mettrons également en résonance l’oeuvre de Guy Gilles avec celle d’auteurs et de cinéastes ayant filmé l’Afrique du Nord à une époque concomitante de celle du cinéaste.
federico rossin 9Après des études de littérature, d’histoire de l’art et de philosophie, Federico Rossin devient historien du cinéma, conférencier, formateur et passeur d’images. Il mène ses recherches dans le domaine du cinéma expérimental, documentaire et d’animation. Depuis 2007 il travaille comme programmateur indépendant pour de nombreux festivals et cinémathèques. Il intervient aussi dans des réseaux d’éducation populaire et dans des cadres universitaires. : guy gilles cinéaste méta-documentaire
Toute l’œuvre documentaire de Guy Gilles est traversée par une urgence de mettre en miroir son geste filmique, le tester et le théoriser en tant qu’écriture, projet et exploration en train de faire. Son documentarisme réflexif s’inscrit ainsi dans une certaine tradition moderniste française post-nouvelle vague. Le point de départ de cette recherche filmique et ontologique est toujours une rencontre humaine, parfois érotique, et dans ce parcours Gilles est en compagnie de deux autres ciné-essayistes français, Chris Marker et Marcel Hanoun.
discussion animée par emmanuel dreux 10Emmanuel Dreux est maître de conférences au département cinéma de l’université de Paris 8. Ses recherches portent sur le cinéma burlesque et les différentes formes de comique au cinéma. Il aime aussi les larmes du mélo. Il aime les rires et la gravité. Les cris, les cheveux emmêlés. Douces prairies, au ralenti. Le temps perdu, le temps gagné. Les angoisses, les pleurs séchés. Rêves brisés, plaisirs cachés. Il aime ces mots écrits et chantés par Jeanne Moreau, sur une musique de Jean-Pierre Stora, dans un film de Guy Gilles.
Extraits diffusés :
Soleil éteint (1958) de Guy Gilles
Le Clair de terre (1970) de Guy Gilles
beaucoup d’autres films de Guy Gilles et Marcel Hanoun
brice bonnet 11Particulièrement intéressé par le mélodrame classique hollywoodien, j’ai d’abord travaillé autour de la définition complexe du « style » (d’un genre, d’un auteur, d’un mode de production, d’une époque), et, par là, de la reproduction de style. Doctorant à l’Université Paris 8, j’entreprends actuellement une thèse consacrée à la figure de style de l’antithèse, non seulement narrative mais surtout filmique. Ainsi, si mes recherches relèvent pleinement de l’analyse esthétique, elles sont également orientées vers l’Histoire du Cinéma, notamment de ses techniques. et simon debève 12Mes recherches s’intéressent principalement au(x) lien(s) entre le jeu, l’enfance et les différentes propositions formelles et cinématographiques, à la fois chez les cinéastes de la modernité et les cinéastes contemporains. D’autres perspectives animent également mon travail, notamment la filiation entre le sport et le cinéma, et plus récemment la part ludique du cinéaste (amateur ou confirmé) dans son processus de création. : guy gilles : contre bazin, contre le temps
De L’Amour à la mer à Le Crime d’Amour, les propositions cinématographiques semblent s’opposer ainsi à la fameuse ontologie du cinéma défendue par le théoricien. En réfutant le réalisme du temps qui passe, par son approche obstinée du montage, qui paraît ici jouer un rôle prépondérant, ce cinéaste entretient avec le temps présent un rapport ambivalent. Dans une confrontation productive entre les films de Gilles et les typologies de Bazin, nous questionnerons la place de l’ellipse qui découle dans son œuvre. Par-là notre intervention portera, plus généralement, sur une certaine conception du découpage et sur la nature des images montées : composition, couleurs, images dans l’image, photographies, etc. Outre ce rapport central aux souvenirs, notre analyse permettra de révéler que si l’esthétique du cinéaste paraît aussi originale, c’est que son ambition ne l’est pas moins, tant il nous semble qu’il ne s’agit pas ici de restituer le temps qui passe, mais la douleur du temps qui passe.
francis guermann 13Francis Guermann est né en 1955 à Metz. Après un DEUG d’histoire, il passe le concours de l’école normale et devient instituteur. Il reprend des études de cinéma jusqu’au 3ème cycle à l’Université de Nancy et réalise des films sur des artistes en Lorraine. Ses rencontres avec Henri Storck puis Luciano Emmer l’amènent à réaliser deux films, à Bruxelles et à Rome, sur ces cinéastes et leurs films sur l’art. À partir de 2000, il collabore pendant sept ans à la revue Zeuxis (art et cinéma) ; il écrit actuellement pour la revue Jeune Cinéma et participe à des projets éditoriaux collectifs (Bruno Dumont, un funambule de génie, sous la direction de Jean-Max Méjean en 2020). Militant et acteur associatif, il participe à des programmations de films (Centre Pompidou-Metz : rétrospective Danièle Huillet et Jean-Marie Straub en 2011, programmations associées aux expositions « Peindre la nuit » en 2018 et « L’art d’apprendre » en 2022). : un cinéma de dissonances
Si le terme « dissonance » peut paraître péjoratif (synonyme de disgracieux, de désaccord), dans le domaine musical la dissonance est pratiquée depuis très longtemps (dans la musique classique d’abord avec Wagner, puis contemporaine avec Schoenberg ou Milhaud ; dans le jazz évidemment). Le cinéma de Guy Gilles est profondément musical. À un niveau direct avec la présence de musique, de chansons, interprétées à l’image ou musique « traditionnelle » de film. Ces moments musicaux harmonieux, souvent mélancoliques, parfois sentimentaux, apparaissent plein d’interruptions, de ruptures de tons données par un montage complexe et contradictoire. L’imagier des films de Guy Gilles emprunte à de nombreuses sources qui complexifient le récit, le déséquilibrent d’une certaine façon en interrogeant sans cesse la position du spectateur : complice, voyeur, distant, contemplatif, curieux… Le cinéma de Guy Gilles est également musical par son rythme, son montage, s’inscrivant comme composition musicale, parfois comparable à l’improvisation dans le jazz (improvisation qui a ses règles et ses structures). En ce sens il s’inscrit profondément dans son temps et les formes de l’art de son époque (musique, arts visuels).
discussion animée par claire allouche 14Claire Allouche est doctorante et enseignante à l’Université Paris 8 Vincennes à Saint-Denis, critique aux Cahiers du Cinéma depuis juin 2020 et ponctuellement programmatrice. Sa thèse en cours s’intéresse aux singuliers processus de mise en fiction de lieux périphériques dans le cinéma argentin et brésilien contemporain indépendant (2008-2019). Elle s’est formée en études cinématographiques et en sciences sociales, d’abord en Ciné-Sup, puis au Département Histoire et Théorie des Arts de l’ENS Ulm, à l’Université Paris 8, à la Universidad Nacional San Martín (Provincia de Buenos Aires) et à l’EHESS. Elle a collaboré à plusieurs revues de cinéma, comme Trafic, Débordements, Répliques et La Revue Documentaire ainsi qu’à des livres, dont Guy Gilles : Un cinéaste au fil du temps co-dirigé par Gaël Lépingle et Marcos Uzal.
Extraits diffusés :
Le Clair de terre (1970) de Guy Gilles
L’Amour à la mer (1965) de Guy Gilles
présentation du film par jennifer verraes 15Jennifer Verraes est maître de conférences à l’Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis. Son travail porte sur les articulations entre histoire du cinéma, des techniques et des sciences humaines aux XXe et XXIe siècles – notamment à travers l’histoire de l’écoute, de la parole et de son enregistrement au cinéma. Elle a co-dirigé deux ouvrages portant sur le cinéma et l’imaginaire muséographique, notre regard sur le patrimoine et notre rapport (collectif, fétichiste) à l’œuvre d’art : Muséoscopies. Fictions du musée au cinéma (Presses Universitaires de Vincennes, 2018) et Cinéma muséum. Le musée d’après le cinéma (Presses Universitaires de Vincennes, 2013). Elle a traduit l’ouvrage du théoricien américain Fredric Jameson, Fictions géopolitiques : cinéma, capitalisme, postmodernité (Capricci, 2011).
« Ciné-reportage autour de Jeanne Moreau, interviewée chez elle, dans sa propriété à la campagne. Entre quelques chansons de son nouvel album, elle parle de l’écriture, de la solitude, de la sensualité et de la mort. » (www.guygilles.com)
Extraits diffusés :
Jeanne raconte Jeanne (1970) de Guy Gilles
marion schmid 16Marion Schmid est Professeure de littérature française et de cinéma à l’Université d’Edimbourg. Ses recherches portent sur le cinéma de la Nouvelle Vague et de l’après-Nouvelle Vague, le rapport entre le cinéma et les autres arts, et la littérature moderne, en particulier l’oeuvre de Proust. Ses publications sur le cinéma incluent Intermedial Dialogues: The French New Wave and the Other Arts (2019), Chantal Akerman (2010) et Proust at the Movies (2005, co-écrit avec Martine Beugnet). : guy gilles : poète /poétique du queer
Tout en étant resté en marge du mouvement gay et du cinéma gay militant des années 1970, Guy Gilles se révèle rétrospectivement comme l’un des pionniers du cinéma queer. Avec ses personnages aux identités sexuelles fluides, le réalisateur rejoint l’idée d’un désir fondamentalement polyvoque défendue par le philosophe Guy Hocquenghem, dont le manifeste, Le Désir homosexuel, a été publié la même année que le premier film ouvertement queer de Gilles, Absences répétées (1972). Or si Gilles refuse toute assignation binaire, ses films mettent en scène un désir homosexuel abordé en filigrane par le biais de regards, d’attitudes du corps, de signes, mais aussi par une vision poétique qui imprègne toute son oeuvre. Dans cette communication, nous nous proposerons d’interroger la poétique queer dans un film de Guy Gilles qui déjoue les conventions du genre cinématographique ainsi que des représentations hétéronormatives : Le Crime d’amour (1982). Nous nous plongerons également sur Saint, martyr et poète (1975), documentaire poétique qui nous permet de tracer l’influence de Genet sur le cinéma queer gillien.
kenzo di maggio 17Kenzo Di Maggio est étudiant.e en Master 2 Réalisation et Création à l’Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis. Iel prépare actuellement la pré-production de son premier court-métrage produit, un film de fiction en 16mm. Parallèlement, iel travaille depuis deux ans sur un projet de recherche portant sur le cinéma pornographique homosexuel français des années 70, qui à terme donnera lieu à une publication et une exposition, ainsi qu’à la mise en place d’un fonds d’archives spécifique au chef opérateur français François About. Iel est également chef décorateur et comédien.ne. : de la difficulté d’être, d’aimer et d’être aimé : absences répétées, quête identitaire et errance sexuelle d’un adolescent face à son temps
Sorti en 1972, Absences répétées s’enfuit du placard et s’assume – en ce qu’il est décrit déjà à l’époque – comme un manifeste ouvertement [homo]sexuel. Portrait intime d’une jeunesse qui ne trouve pas son reflet et ne le peut, Absences répétées propose et expose une liberté sexuelle individuelle possible et palpable mais, aussi, constate la société castratrice qui rend cette dernière invivable. Amours masculines et féminines, singulières et plurielles ; Guy Gilles envoie valser les normes d’une réalité sociale écrasante et perverse contre laquelle, seul et armé de rêves, le jeune François s’apprête à entrer en révolution. Un an seulement après la création du F.H.A.R, Absences répétées s’érige, modestement, comme son propre « rapport contre la normalité ».
discussion animée par noël herpe 18Noël Herpe est maître de conférences à l’Université Paris 8. Historien du cinéma français, auteur de plusieurs ouvrages (sur le cinéma d’Eric Rohmer, de René Clair, ou de Max Ophuls), il est co-commissaire de l’exposition Sacha Guitry présentée en 2007 à la Cinémathèque française, et commissaire de l’exposition Henri-Georges Clouzot présentée en 2017 dans la même institution. En 2019, il publie la chronique de ses voyages en France cinéphile, sous le titre Souvenirs/Ecran. Il est réalisateur de plusieurs films dont C’est l’homme en 2009 et La Tour de Nesle en 2020.
Extraits diffusés :
Le Crime d’amour (1982) de Guy Gilles
Saint, martyr et poète (1975) de Guy Gilles
FHAR, Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire (1971) de Carole Roussopoulos
Absences répétées (1972) de Guy Gilles
par gilles carré 19Néant 1959. Agrochimiste de formation, velléités d’acteur, mises en scènes de théâtre auprès de troupes amateurs, animateur d’ateliers théâtre, médiateur musical JMF et Fondation Ménuhin… Il rencontre Guy Gilles en 1983 au moment du Garçon de France, participe à Nuit Docile et travaille au projet de L’Amour Partagé qui ne verra jamais le jour. et renan prevot 20Cinéphile compulsif, esprit intranquille, Renan s’ébat entre plusieurs disciplines. D’abord comédien, il s’essaie rapidement à la réalisation de documentaires et l’écriture de fictions. Un puissant attrait pour les archives l’aura par ailleurs amené à mettre à jour en 2019 l’exposition photographique « Guy Gilles, exposé paupières closes », en compagnie de Mélanie Forret, Prosper Hillairet et Jean-Pierre Stora.
avec pascale breton 21Pascale Breton est réalisatrice et scénariste. Depuis son premier film, le moyen métrage La Huitième Nuit (1996, Grand Prix de Clermont-Ferrand), elle invente un cinéma où l’humour se mêle à l’exploration de la vie. Son dernier film sorti en salles, Suite Armoricaine (2016), a obtenu le Prix de la Critique Internationale au Festival de Locarno. Elle vient de finir l’écriture d’une pièce de théâtre, La Maison de Phèdre, sur une commande de Clément Pascaud – et prépare son prochain long-métrage, Marcel Marcel, qui porte sur un épisode de la jeunesse de Marcel Proust. nicolas droin 22Réalisant ses premiers films à vingt ans, Nicolas Droin est cinéaste et maître de conférences en études cinématographiques à l’Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis. Ses films, publications et recherches portent sur les liens entre espaces, lieux, paysages et cinéma et interrogent les formes modernes et contemporaines de création. Il a publié un ouvrage consacré à Paranoid Park de Gus Van Sant (Yellow Now, 2016) et co-dirigé un ouvrage collectif avec Mélanie Forret sur les interactions entre ville et cinéma : Ecrire la ville au cinéma (P.U.V., 2022). Il co-réalise depuis 2003, avec Prosper Hillairet, une série de films sur Paris (Lignes). Ses derniers films, Every Night Ends (2020) et Land A (2006-2021), explorent les territoires interstices entre les jours et les nuits. mélanie forret 23Mélanie Forret est maître de conférences en études cinématographiques à l’Université Paris 8. Sa thèse, dirigée par Serge Le Péron, est consacrée à l’oeuvre de Guy Gilles, cinéaste autour duquel elle a co-réalisé deux documentaires avec Prosper Hillairet. Elle a donné des cours autour de différents cinéastes (Maurice Pialat, Jacques Rozier ou John Cassavetes), également sur l’idée d’un cinéma impressionniste, ou encore un atelier intitulé « Filmer la danse ». Elle réalise par ailleurs des films, dont La Danse des douk (co-réalisé avec Barbara Vey en 2011), une série de trois films essais Antithèse d’un été (2013-2015), Mais c’est aujourd’hui (comédie musicale, 2018), Illuminations 15-21, et prépare un film sur Jane Avril. jeanne gineste 24Jeanne Gineste est scénariste et réalisatrice. Elle est diplômée en 2021 du Master de Réalisation et création de l’Université de Paris 8. christophe pellet 25Christophe Pellet a publié une quinzaine de textes chez L’Arche éditeur. Ses textes sont mis en scène par Stanislas Nordey, Jacques Lassalle, Madeleine Louam… Il réalise en 2008 Le garçon avec les cheveux dans les yeux, 63 regards en 2011, Seul le feu en 2014 et Burning Bridges en 2016. Son premier long-métrage Aujourd’hui, rien est sorti en 2019. En 2020 Léthé est sélectionné au Festival du réel à Beaubourg. Son second long Et dans le flux tu le perdras, est actuellement en post production alain raoust 26Né en 1966 à Nice, Alain Raoust grandit dans les Alpes-de-Haute-Provence. Après des études à l’Université Paris 8, il devient assistant réalisateur. Parallèlement, il se consacre au cinéma expérimental, notamment avec un collectif de jeunes gens modernes nommé Molokino. De cette pratique, et de la rencontre du cinéma des débuts de Philippe Garrel, résulteront des courts métrages : L’hiver encore (1989), La fosse commune (1990) ; ainsi qu’un long métrage : Attendre le navire (1992, inédit en salle), avec Pierre Clementi, Benoît Régent et Pascal Greggory. En 1994, il renoue avec une narration plus traditionnelle avec Muette, est la girouette, lettre ouverte à Florence Rey, alors en prison. Puis il tourne La vie Sauve (1997) qui raconte l’exil en France de deux jeunes femmes bosniaques, et le retour de l’une d’elles à Sarajevo. Suivront La cage (2002), L’été indien (2007) et Rêves de jeunesse (2019). Professeur associé au département cinéma de l’Université à Paris 8, il enseigne la réalisation depuis 2003.
Extrait diffusé : Paris (1984) chanson de Taxi Girl
reprises des chansons des films de guy gilles avec sarah aguilar 27Après un Master en Histoire de l’art, Sarah Aguilar s’initie au chant lyrique avec Roger Soyer et se perfectionne avec Martine Surais au Conservatoire du Centre de Paris puis au Conservatoire Régional de Bretagne. Elle fait ses débuts sur scène en 2010 dans Dialogues des Carmélites de Poulenc. Depuis, elle a notamment interprété au Théâtre de la Pleine Lune la Contessa des Nozze di Figaro de Mozart sous la direction d’Humbert Camelo, le rôle principal de A toi de jouer (création de Joëlle Vautier et Roland Romanelli) à la Comédie Caumartin, ou Rita dans l’opéra comique de Donizetti Rita ou le mari battu. Son intérêt évolue de plus en plus vers le cabaret et les formes récital et performances en résonance avec d’autres styles musicaux et pratiques artistiques : Bélà Bartok en français pour le festival de jazz Les nuits et les jours de Querbes ; Cabaret du bicentenaire de Gustave Courbet… , mauro coceano 28Mauro Coceano est compositeur, pianiste et accordéoniste. Il a composé la musique d’une trentaine de pièces de théâtre (Emma la Clown, Michèle Guigon, Pierre Trapet, Philippe Ferran, etc.) ainsi que la musique de près de 50 ciné-concerts, en solo ou avec des formations plus larges (entre autres La Chute de la maison Usher de Jean Epstein, Le Cameraman de Buster Keaton, Étude sur Paris d’André Sauvage, L’Aurore de Murnau). , susy firth 29Anglaise de naissance, Parisienne d’adoption, Susy Firth navigue entre le monde de la musique et celui du théâtre depuis une trentaine d’années dans les rôles divers de chanteuse, compositrice, arrangeuse, actrice, metteur en scène et auteur. Créatrice du trio vocal et visuel Les Amuse Girls et collaboratrice des créations de La Compagnie du P’tit Matin de Michèle Guigon, Susy s’est lancée dans l’aventure d’interprète soliste quand elle a remporté le premier prix du concours du Centre de la Chanson d’Expression Française en 1995. Depuis, elle continue à se produire en France et en Angleterre, accompagnée parfois d’un accordéon, un violoncelle, une scie musicale… et ophir levy 30Enseignant-chercheur au département Cinéma de l’Université Paris 8, Ophir Levy a participé depuis 2004, au oud et à la guitare, en studio et sur scène, à des projets musicaux variés (jazz, pop, chanson française) avec Theodore Wild Ride, Christine Ott, Blancheneige Bazaar Orchestra, Mike Guermyet, Samir Tahar, etc. Balavoine a dit de lui : « C’est mon fils spirituel, ma bataille ».
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