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Infos détaillées

Rythmes 21 et 23
1921 – Allemagne
7′ – N&B
RéalisationHans Richter
Symphonie Diagonale
1921 – Suède
3’30 – N&B
RéalisationViking Eggeling
Anemic Cinema
1925 – France
6′ – N&B – Muet
RéalisationMarcel Duchamp
Assitance réalisationMan Ray, Marc Allégret
Le Retour à la raison
1923 – France
3′ – N&B
Man Ray
Entr’Acte
1924 – France
22′ – N&B
RéalisationRené Clair
ScénarioFrancis Picabia
AvecMan Ray, Marcel Duchamp, Erik Satie…
Un chien andalou
1928 – France
17′ – N&B – Sonore
RéalisationLuis Buñuel
ScénarioLuis Buñuel, Salvador Dali
MusiqueRichard Wagner
ImageAlbert Duverger
AvecPierre Batcheff, Simone Mareuil, Jaume Miravitlles
Projection Cinéclub22/02/2012 à 12h45

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Rencontre peinture / cinéma

Le mouvement du cinéma d’avant-garde des années vingt est ce chapitre de l’histoire du cinéma créé, en grande partie, par des peintres et des poètes dont le principal moyen d’expression n ‘était pas le cinéma. »1S-D Lawder, Le cinéma cubiste, (traduit de l’anglais et préfacé par Chris­tian Lebrat), Paris Expérimental, Paris, 1994, p. 44.

Parmi les films qui en résultent, Symphonie Diagonale de Viking Eggeling et Rythmes 21 et 23 de Hans Richter, réalisés en 1921 et considérés comme les premiers films abstraits . Né à Berlin en 1888, Richter « utilisait l’écran de cinéma comme un substi­tut direct de la toile du peintre. »2Ibid. p.54 Selon lui, « l’esprit, les motifs, la méthode, relevaient moins de la littérature que de la peinture. » «Je suis peintre, et je resterai peintre en faisant des films »3Hans Richter, « Je ne suis pas un cinéaste … », Positif n° 40, Juillet 1961, p. 1. , affirme-t-il. Eggeling, né en Suède en 1880, se lie avec des artistes du Bauhaus et du groupe dadaïste Novembre. Il passe les dernières années de sa vie à Berlin, où il réalise Symphonie Diagonale. Dans ce film, « se résout de la façon la plus radicale Je problème que se sont posés tant d ‘ar­tistes: le mouvement dans les arts plastiques (…) son propos, quoique rythmique, était celui d’un peintre. »4Jean Mitry, Le cinéma expérimental : histoire et perspective, Seghers, Paris, 1974, p. 80.

Anémic Ci­néma (1925-1926) de Marcel Duchamp, se distingue quant à lui de la production de l’avant-garde cinématographique des années vingt : « Duchamp et la logique du développement de son oeuvre montrent bien comment s’effectue le passage de la peinture (Jeune homme triste et Nu descendant un esca­lier) au cinéma, et ceci à travers diverses médiations: les ana­glyphes et les rotatives. »5P. De Haas, Cinéma intégral : de la peinture au cinéma dans les années vingt, Transédition, 1986, p. 31-32.

Le dadaïsme, mouvement littéraire et artistique, est né durant la première guerre mondiale, en 1916, autour d’Hugo Ball, Tristan Tzara et Francis Picabia. Certains peintres et sculpteurs commencèrent en même temps à s’intéresser au cinéma.

De cette rencontre entre les arts naquit Le retour à la raison de Man Ray, commande de Tristan Tzara pour une soi­rée Dada, le 6 Juillet 1923, au Théâtre Michel de Paris. Le film, réalisé à la hâte, comporte des rayogrammes (référence à son nom, Man Ray, l’Homme Lumière) et se compose d’épingles, de punaises, sel, poivre. « Pas d’histoires, pas même de scénario, chaque film offert au public est l ‘aboutissement d’une manière de penser aussi bien que de voir.»6Claudine Eizykman, Un Cabinet d’Amateur, Cinémathèque Française, mars 1993, www.cinedoc.org Mal accueilli, il tombera dans l’oubli avant de réapparaître en 1949 au festival de Knokke le Zoute, en Belgique.

En 1924, René Clair réalise son deuxième film, Entr’acte, dans lequel apparaissent Duchamp et Man Ray. Il est projeté au théâtre des Champs Elysées pour animer l’entracte du ballet dada Relâche de Francis Picabia.

La même année, André Breton rompt avec le dadaïsme et fonde le sur­réalisme. Ce courant est représenté en peinture par Joan Miro, René Magritte ou Salvador Dali. C’est Luis Bunuel qui appor­tera son œuvre cinématographique majeure au surréalisme avec Un Chien andalou en 1928. Le cinéaste est alors à Cadaquès, en Espagne, dans la maison de Dali pour les vacances : « Dali me dit : moi cette nuit, j’ai rêvé que des fourmis pullulaient dans ma main. Et moi : Et bien ! Moi j’ai rêvé qu’on tranchait l’œil de quelqu’un. »7Tomas Pérez Turrent et José de la Colina, Conversations avec Luis Bunuel, Ed.Cahiers du Cinéma Paris, 1993, p. 30. De cette conversation nait ce film qui fit scandale lors de sa projection, mais fut reconnu par les surréalistes comme leur manifeste au cinéma.

Anastasia Antonopoulou et Audrey Chaussonnaud
René Clair, "Entr'acte" (1924)
  • 1
    S-D Lawder, Le cinéma cubiste, (traduit de l’anglais et préfacé par Chris­tian Lebrat), Paris Expérimental, Paris, 1994, p. 44.
  • 2
    Ibid. p.54
  • 3
    Hans Richter, « Je ne suis pas un cinéaste … », Positif n° 40, Juillet 1961, p. 1.
  • 4
    Jean Mitry, Le cinéma expérimental : histoire et perspective, Seghers, Paris, 1974, p. 80.
  • 5
    P. De Haas, Cinéma intégral : de la peinture au cinéma dans les années vingt, Transédition, 1986, p. 31-32.
  • 6
    Claudine Eizykman, Un Cabinet d’Amateur, Cinémathèque Française, mars 1993, www.cinedoc.org
  • 7
    Tomas Pérez Turrent et José de la Colina, Conversations avec Luis Bunuel, Ed.Cahiers du Cinéma Paris, 1993, p. 30.
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