L’Image manquante

Survivant du génocide perpétré par les Khmers rouges entre avril 1975 et janvier 1979, Rithy Panh cherche « l’image vérité »¹PHAY Soko, « L’Image manquante de Rithy Panh », Écrire l’histoire, n°13-l 4, 2014, pp.157-167. qui lui permettrait de raconter les atrocités dont il a été le témoin. Mais après avoir cherché en vain, durant des années, des images d’archives autour de ce crime de masse, le cinéaste se rend à l’évidence: elles n’existent pas.

Comment dès lors rendre compte de l’échelle de l’hor­reur, « fissurer le mur du silence et du mensonge »²LEFEUVRE DEOTIE Martine, « Le travail de Rithy Panh : un appareil funéraire », Appareil [En ligne], mis en ligne le 29 mars 2016, consulté le OS avril 2016; http://appareil.revues.org/2259, imposer le travail de mémoire ? En opposant avec obstination son souvenir à l’oubli. Rithy Panh s’atèle ce faisant à la réalisation d’une tri­logie sur le massacre : 521, la machine de mort khmère rouge (2003), Duch, le maître des forges de l’enfer (2011 ), et L’Image manquante (2013), qui constitue le dernier volet. Dans cet opus l’auteur anime, pour combler l’absence d’images, des figurines et les mêle à des photographies et à d’autres documents audio­visuels officiels.

Pour lui, l’image manquante « n’est pas une image, ni même la recherche d’une image unique, inais l’image d’une quête : une quête que seul le cinéma ( … ) permet d’entre­prendre »³dans le film Rithy Panh, L’image manquante, 2013.. Il déroule donc le fil d’un récit à la recherche du passé, dans un processus qui tisse mémoire individuelle, collec­tive et art cinématographique.

Vivian Malusa

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  PHAY Soko, « L’Image manquante de Rithy Panh », Écrire l’histoire, n°13-l 4, 2014, pp.157-167.
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  LEFEUVRE DEOTIE Martine, « Le travail de Rithy Panh : un appareil funéraire », Appareil [En ligne], mis en ligne le 29 mars 2016, consulté le OS avril 2016; http://appareil.revues.org/2259
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  dans le film Rithy Panh, L’image manquante, 2013.