Le Festin de Babette
En 1871, fuyant la répression de la Commune de Paris, Babette, cheffe cuisinière renommée d’un grand restaurant parisien, trouve refuge dans un village côtier du Juthland, au Danemark. Après quatorze années de service en échange de l’hospitalité des sœurs dévotes Martine et Phillipa, Babette reçoit un billet gagnant de loterie. Elle décide alors de dépenser l’intégralité de ses gains dans un festin français pour les remercier et célébrer le centenaire de la naissance du père de ses hôtes, un pasteur luthérien reconnu pour sa sagesse et sa grande piété.
La nouvelle de Karen Blixen dont est tiré le film gourmand de Gabriel Axel, attaque l’apologie du puritanisme tenu par les pratiques des sectes luthériennes, bien connues de l’auteure. Les personnages de Marine et Phillipa, figures de renoncement aux plaisirs terrestres, acceptent de consommer le repas sans en apprécier les saveurs, partagées entre leur affection pour la généreuse Babette et leur croyance.
Potage de tortue, blinis Demidoff, cailles en sarcophage ou encore savarins et babas au rhum défilent devant les invités, qui, malgré leur réticence à en éprouver la sapidité et la délicatesse, se retrouvent miraculeusement emplis d’amour, prêts à pardonner toutes leurs rancœurs.
Alors qu’Axel aura mis quatorze ans pour parvenir à réaliser ce film, il obtient en 1988 l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, et reçoit de l’Etat français la médaille de la Légion d’honneur pour sa promotion de la gastronomie française.
C.P.
