2008 – France | |
95' – 2,35:1 - Couleur - 35mm | |
Réalisation | Michel Houellebecq |
Scénario | Michel Houellebecq |
Musique | Mathis Nitschke |
Image | Jeanne Lapoirie |
Montage | Camille Cotte |
Production | Nicolas Altmayer, Eric Altmayer |
Avec | Benoît Magimel, Patrick Bauchau Jean-Pierre Malo, Jordi Dauder... |
Fiche IMDB | http://www.imdb.com/title/tt0926764 |
La nouvelle Genèse d’Adam et Eve. Un gourou s’escrime à convaincre une vingtaine de personnes lors d’un meeting, que l’humanité est destinée à survivre à l’Apocalypse, mais que seul un groupe de « privilégiés » aura cette chance; seuls ceux qui auront crus accèderont à cette renaissance. Ainsi commence La possibilité d’une île.
Il n’est pas question ici d’une thématique éthique sur le clonage, mais plutôt d’une réflexion sur l’avenir de l’humanité. Jusqu’où l’homme peut-il aller pour défier ce qui n’est somme toute que le cycle de la vie qui s’achève par la mort ? L’inéluctable ne serait-il pas finalement la capacité de l’homme à se détruire lui et sa planète ? Car il ne restera plus rien de la vie terrestre après la réussite de la création des néo-humains. Seul le clone de Daniel, le fils du gourou, aura survécut aux guerres que les êtres humains, puis les néos se sont imposés durant trois siècles. De la terre, il ne reste plus que les ruines du temps passé. Et un chien.
Ce chien, seul « vestige » de la civilisation (l’histoire ne dit pas s’il s’agit d’un néo-chien…) devient le compagnon de route de Daniel, le personnage principal. Si de route il est question car il s’agit plutôt d’une traversée du désert, au sens propre comme au sens figuré. Le clone Magimel sort de sa grotte pour découvrir le monde que son « ancêtre » lui a décrit dans un livre aux allures d’ardoise magique. Il ne distingue que le vide laissé par l’humanité déchue. Commence alors pour lui la découverte de cette île qui renferme les secrets de son histoire et de son existence. C’est ici que se situe le nœud de l’intrigue, que prend corps l’énergie de Houellebecq. Ce que découvre Daniel, c’est finalement la nature à l’état brut et ce que l’homme en a fait. A traverser forêts et ruines, il comprend – et nous, spectateurs, avec – ce que l’homme est profondément. C’est notre histoire que nous redécouvrons. Notre humanité.
Houellebecq filme des étendues de désert de pierres et d’arbres pour nous plonger au cœur de la création du monde que nous n’avons pas connue mais qui existe dans l’inconscient collectif. Ce dépouillement terrestre fait penser à la nudité des paysages sortis de nulle part de La cicatrice intérieure de Philippe Garrel. La comparaison avec ce dernier s’arrête ici car si Garrel usait des travellings et de mouvements de caméra pour évoquer poétiquement une humanité en recherche d’elle-même, Houellebecq pose sa caméra. Il enchaîne les plans fixes et les lents panoramiques, ce qui alourdit un film au sujet déjà abstrait.
Par la solitude, l’homme accède à l’essence de l’Humanité. Daniel devient « humain » lorsqu’il commence à apprécier son lieu de vie et d’égarement. Sa traversée physique du désert prend fin lorsqu’il arrive sur un rivage. Mais elle prend fin également émotionnellement, car il a compris qu’il pouvait ressentir des émotions et faire cœur et corps avec sa terre. Cette terre qui abrite une femme et donc un espoir de renouveau. Daniel et elle seraient-ils les nouveaux Adam et Eve ? Les instigateurs d’une nouvelle humanité ? C’est ce que nous suggère la fin du film avec l’arrivée sur la plage de cette silhouette féminine. Son allure pour le moins préhistorique suggère un retour à la Naissance de l’Homme. Daniel peut construire un monde sur des bases nouvelles. En harmonie avec son entourage et avec lui-même ? Quel avenir envisager lorsque l’on est « renouvelable » à l’infini ? L’homme serait-il alors voué à recommencer éternellement les mêmes erreurs ? Telles sont les questions mises en abîme au sortir du film.
Malgré une mise en scène pesante, Michel Houellebecq réussit à poser les jalons d’une réflexion construite sur la question de la responsabilité et de la place de l’homme dans son univers. La science n’est pas le sujet du film, elle ne sert que d’appui. Car l’on dépasse les questions pratiques expérimentales pour s’intéresser à la question que l’on se pose tous : qui sommes-nous ?
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