La Nuit des morts vivants

Le 4 avril 1968, George A. Romero, alors âgé de 28 ans, charge un camion avec les bobines de son premier long-métrage et quitte Pittsburgh pour New York dans l’espoir de le projeter dans une salle de cinéma. Cette nuit-là, à la radio, le décès de Martin Luther King est annoncé. La guerre du Vietnam est à son apogée et la discrimination raciale d’une cruelle actualité. Dans ce contexte américain apparaît La Nuit des morts vivants…

Le scénario du film, co-écrit avec John Russo, est inspiré du roman Je suis une Légende de Richard Matheson et narre les mutations consécutives à l‘explosion d’un vaisseau spatial en route pour Vénus : les morts sortiront de leur tombe assoiffés de viande humaine. Un groupe de survivants établit refuge dans une maison isolée. Reclus, ils n’ont de rapport avec le monde extérieur qu’au travers des postes de radio et de télévision.

Le film, tourné en 16mm, en noir et blanc, avec une équipe réduite, des comédiens semi-professionnels et un petit budget, finit par rapporter 5 millions de dollars et demeure l’un des films indépendants les plus rentables jamais produits.

La Nuit des morts vivants est une œuvre novatrice, « remarquée par la violence inhabituelle de ses images, les scènes atroces de cannibalisme, mais aussi par sa virulence politique » ¹PÈRE Olivier, «La Nuit des morts vivants», Les Inrockuptibles, 11 août 2006. À travers ce film incontournable, Romero a posé les bases d’un genre qui marque encore aujourd’hui l’histoire du cinéma.

Daniela Saba

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  PÈRE Olivier, «La Nuit des morts vivants», Les Inrockuptibles, 11 août 2006