Pour conclure l’atelier d’écriture critique, les étudiant·es avaient pour mission d’écrire individuellement un texte sur l’un des films du ciné-club du premier semestre. Ils devaient également réaliser une production critique collective en proposant un dialogue inédit entre trois films ou plus, sous la forme de leur choix. Si certaines ont opté pour une émission radiophonique, le quintet formé par Lou Chrétien, Maya Favre, Anna Gosselet, Philéas Sandillon et Mathéo Scorteccia ont choisi de rédiger un compte-rendu de festival. Ils ont ainsi transformé le rituel hebdomadaire du ciné-club en un événement cinéphile de renom situé dans le centre de la France.
Lors de cette 6e édition du Festival de Chevaise, répondant au thème de la Nature comme lieu initiatique, ce ne sont pas trois mais quatre films qui ont été primés. Cette année, en plus du Grand Prix attribué à Tropical Malady d’Apichatpong Weerasethakul (2004, Thaïlande), du Prix du Jury attribué à La Forêt de Mogari de Naomi Kawase (2007, Japon & France), du Prix Court attribué à Night Noon de Shambhavi Kaul (2014, Inde & Etats-Unis), et du Prix du public attribué à Bella e Perduta de Pietro Marcello (2015, Italie), le Prix du Jury Jeune fait son apparition ! Composé d’enfants de cinq à dix ans qui ont fait preuve d’un professionnalisme irréprochable, le jury a sélectionné six films en compétition, dont le film d’animation japonais Mon Voisin Totoro, de Hayao Miyazaki (1988, Japon) qui remporte cette année le Prix du Jury Jeune. Au travers des films primés cette année, nous effectuons donc un voyage initiatique autour de la Nature : sur les chemins d’Italie, dans la forêt, sur les plages, dans la jungle… Chaque arrêt que nous propose le festival nous offre également une initiation aux enjeux environnementaux, une découverte éducative pour les grands et les petits.
Tout d’abord, on assiste à l’initiation des personnages à travers leur déambulation dans la Nature. Comme dans les contes, la forêt et la Nature jouent ici un rôle essentiel, potentialisant les problématiques des héros et héroïnes pour les aider – ou les obliger – à y faire face, comme le jeune soldat devenu chasseur de Tropical Malady qui fait face au tigre habité par l’esprit de son amant. Dans la Nature, toutes les émotions se libèrent, voire se déchaînent. Dans Mon Voisin Totoro, Satsuki et Mei emménagent avec leur père dans une vieille maison et découvrent Totoro, un esprit de la forêt. Cette créature fait office d’ange gardien en les accompagnant dans leur évolution, et les fait grandir en leur permettant de s’approprier la situation qu’elles traversent.
De la même manière, la traversée de La Forêt de Mogari transforme à jamais le rapport au passé, au présent et au deuil de Shigeki et Machiko, en les menant au travers des différentes étapes du deuil, dont ni l’un.e ni l’autre n’est tout à fait remis.e. Shigeki rumine la mort de sa femme depuis trente-trois ans, et Machiko tente tant bien que mal de se reconstruire après la plaie béante qu’a laissé la mort récente de son fils. Ainsi Machiko, dont la maîtrise des émotions est admirable durant toute la première partie du film, cède et fond en larmes lorsque Shigeki, emporté par le délire, va jusqu’à se mettre en danger pour accéder à la tombe de sa femme. Dans cette forêt aussi inquiétante que poétique, nos deux personnages font face à leurs émotions et leurs tourments en tentant de retrouver leur chemin.
Keng, le chasseur de Tropical Malady, recherche pour sa part son amant Tong, disparu en même temps qu’un tigre soit apparu, massacrant le gibier du village. Or une vieille légende thaïlandaise raconte qu’un homme peut parfois se transformer en tigre… C’est alors une traque mutuelle entre un tigre amant et un chasseur aimant qui s’installe dans la pénombre et l’humidité de la jungle. Dans Bella e Perduta, le bufflon Sarchiapone et le mythique Polichinelle traversent l’Italie rurale, «belle et perdue», dans une véritable quête initiatique. C’est alors toute une réflexion sur la condition animale que traverse Sarchiapone durant ce voyage, songeant au schéma de vie que lui incombe sa condition de buffle dans un monde dirigé par l’humain. Mais malgré tous les efforts de Polichinelle pour tenter de faire échapper l’animal de son funeste destin, Sarchiapone finit à l’abattoir. Polichinelle, de son côté, met fin à son voyage en abandonnant l’immortalité pour épouser la condition humaine.
Là où la forêt peut être un lieu de perdition, elle est également un lieu de (re)trouvailles, de renaissance. En s’y déplaçant, les protagonistes opèrent simultanément une traversée émotionnelle. Elle renferme les secrets parfois bien gardés de personnages en quête d’eux-mêmes et de leur rapport au monde.
La Nature est représentée comme divine, aux allures enchanteresses, traitant les humains comme une mère protectrice. Dans Mon voisin Totoro, elle semble magique : Totoro est une figure non-humaine dotée de pouvoirs surnaturels, et représente l’esprit de la forêt. Le film met ainsi en scène une Nature toute-puissante, qui abrite des âmes et qui en possède une elle-même. Cet animisme se retrouve souvent dans la filmographie de Miyazaki : Princesse Mononoké ou encore Nausicaa de la vallée du vent traitent la Nature avec un profond respect et une grande spiritualité. L’animisme est également présent dans La Forêt de Mogari. La forêt, les ruisseaux semblent être doués d’une âme qui accompagne la quête des deux personnages principaux, des êtres perdus. Une protection divine plane sur l’humain, la forêt semble protéger Shigeki et Machiko, comme les créatures surnaturelles avec les deux petites filles. La Nature les protège de manière spirituelle, les aidant à effectuer leurs quêtes, celle de grandir ou celle du deuil. Au travers de ces deux œuvres imprégnées de shintoïsme (croyance japonaise vénérant les forces de la nature) est transmise la valeur d’une Nature qui nécessite d’être protégée, voire vénérée. Tout en est issu et tout y retourne.
Bella e Perduta et Tropical Malady dénotent quant à la cohésion divine de l’homme et de la Nature, proposant une vision plus conflictuelle du rapport des humains à leur milieu naturel. Tropical Malady oppose deux dimensions parallèles : le désir amoureux entre deux hommes, puis une chasse au tigre dans la jungle. Le récit prend alors une forme introspective pour le personnage principal, et dévoile une nature angoissante qui contraste avec l’idylle des deux jeunes hommes quelques instants auparavant. Cette Nature tantôt idyllique devient vengeresse. Bella e Perduta conte l’histoire d’un buffle victime des humains dès sa naissance. Ne pouvant pas produire de lait, il semble destiné à la mort. Mais il est sauvé, du moins pour un temps, par Polichinelle. Dépourvue de la valeur monétaire indispensable au système capitaliste, la vie de Sarchiapone n’a pas de valeur. Night Noon de son côté, nous éloigne d’un cinéma narratif montrant la Nature comme un lieu curieux et marqué par la présence humaine. Le film parvient à nous lier simplement au réel de la Nature sans artifice, sublimé par les paysages.
À travers la poésie et la politique des enjeux environnementaux illustrées par ces films, le festival propose une initiation à la pensée écologique cinématographique.
Sur les chemins pénibles et tortueux que nous empruntons à quelques occasions de la vie s’installe souvent un envahissant sentiment de solitude. Il suffit pourtant de tendre le cinéma en miroir pour comprendre qu’il existe, à coup sûr, une présence étrangère, accompagnant un quelconque récit. Cet.te autre, figure familière ou inconnue, peut adopter différents masques, se fondre en plusieurs personnages. Il s’agit parfois d’un proche, à l’image des sœurs de Mon voisin Totoro, formant un duo d’héroïnes. D’autres fois, il s’agit de l’être aimé à l’instar de Tong, compagnon de Keng dans Tropical Malady. Les inconnu.e.s peuvent aussi jouer un rôle privilégié, d’autant plus lorsqu’iels se lient aux protagonistes, comme Machiko, aide-soignante, et Shigeki, pensionnaire d’une maison de retraite, dans La Forêt de Mogari. Les personnages secondaires sont quelquefois tous les humains environnants. C’est ainsi qu’un buffle nommé Sarchiapone vole la vedette à Polichinelle dans Bella e Perduta. Et puis, ces accompagnateur.ices sont parfois issu.es du monde animal. Ainsi, un perroquet et un chien se font face dans le court-métrage Night Noon. Cet.te autre, à la désignation secondaire, joue ainsi dans la sélection un rôle principal.
Alors que la traversée de lieux initiatiques vise à définir les contours d’un nouveau soi, comment intervient la présence d’un.e autre ? Cette présence, qui d’une autre façon peut se révéler par l’absence, est d’abord physique. La rencontre d’autres corps, semblables à des territoires, façonne l’évolution des personnages principaux. La confrontation avec Totoro équivaut, assez simplement, à la rencontre avec la Nature des deux héroïnes. Mei, quatre ans, parvient jusqu’à la créature en s’enfonçant dans les arbustes à l’orée de son jardin. Le face-à-face avec ce monstre poilu, à la gueule géante et aux longues moustaches, est mêlé d’émerveillement, de peur et d’amusement. Par ces trois biais, la nature se révélera aux deux sœurs, de la découverte du jardin à la pousse des arbres en passant par des pluies diluviennes. Le rôle a priori secondaire de Totoro donne pourtant son titre au film : sans lui, impossible pour Mei et Satsuki de vivre cette initiation aux mouvements de la nature et, dans le même temps, à leurs mouvements intérieurs. Pareillement, un personnage en révèle un autre au sein de Tropical Malady : l’initiation de Keng débute par sa relation avec Tong. Un singe lui explique ainsi qu’il est à la fois « la proie et le compagnon ». Cette relation l’amènera vers des terres inexplorées : la noirceur de la jungle ou bien les tréfonds de son inconscient. Un plus vaste espace encore, dont le Polichinelle se fait guide : l’Italie, désolée et en colère, de Bella e Perduta. Ce dernier se voit confier la tâche de conduire un buffle d’un bout à l’autre du pays. Lors de ce cheminement, les pensées de l’un nourrissent mutuellement celles de l’autre. Plus précisément que les corps, le regard étranger participe à l’accomplissement de ces héros.ïnes. Ainsi, le buffle de Pietro Marcello a la larme à l’œil en constatant le sort de l’humanité. Le militaire d’Apichatpong Weerasethakul se fait traquer par l’animal comme par la caméra. L’oiseau et le chien de Shambhavi Kaul s’observent longuement au creux de paysages immenses et silencieux.
Ces présences appuyées cousent aussi bien les quêtes que certaines absences. Ces récits d’initiation sont peuplés de disparitions, voire de fantômes. La jungle de Tropical Malady et La Forêt de Mogari mettent toutes les deux en scène la quête des restes de l’être aimé. Keng adopte une posture de survie pour chasser son amant devenu tigre. Machiko et Shigeki s’aventurent dans la forêt pour y trouver une tombe. L’enfant disparu de Machiko et l’épouse décédée de Shigeki sont à la fois le lien et le moteur de cet étrange couple. Jamais de telles traversées n’auraient été entreprises sans des personnages pourtant souvent absents de l’image. Pendant un instant, Mei s’éclipse elle aussi de l’écran : elle s’est égarée. Malgré les efforts désespérés du village et de sa sœur Satsuki, l’héroïne reste manquante. Seule la Nature, personnifiée par les créatures magiques, sera capable de la retrouver : la disparition de Mei renforcera son importance. In fine, ces personnages devenus absents se fondent peu à peu dans la Nature pour lui offrir le principal rôle secondaire. Ces traversées, ces voyages, ces quêtes n’ont pas pour simple décor la Nature. Elle participe activement aux remous de l’initiation, à l’évolution des personnages majeurs. À l’instar de tous les personnages secondaires, elle est un corps, un regard, parfois une absence, qui les interroge. Ils s’y confronte aussi bien qu’ils se confrontent au monde.
La présence de l’être face au monde est une figure récurrente qui permet une métaphore universelle. L’écologie dans son sens le plus contemporain et occidental évoque une cause politique liée à un “amour” de la Nature et une recherche de communion avec elle, majoritairement spirituelle. Cependant, l’écologie comme étude des relations entre les êtres vivants et leur milieu renvoie dans son sens plus anthropologique à une confrontation, une lutte pour la survie individuelle et de l’espèce. Se confronter à cette nature, c’est aussi l’affronter. Elle est le milieu, l’espace dans lequel se révèle le vivant, puisqu’elle est aussi le lieu où le vivant est en danger. L’humain s’y perd et s’y cherche, en cela qu’il n’est plus très sûr de si la nature le nourrit ou le dévore.
Dans Tropical Malady, le jeune soldat doit parcourir la jungle afin d’affronter l’amour. Le danger plane, et l’homme doit être en éveil à chaque instant, se couvrir de glaise et retenir son souffle pour espérer échapper au tigre qui le poursuit. Dans La Forêt de Mogari, c’est le deuil qui est incarné par l’épreuve de la nature. La forêt dense sépare Machiko et Shigeki, autant qu’elle les fait se rencontrer. Le torrent manque d’emporter le vieillard, les corps souffrent. Le danger est à la fois un apprentissage et un don d’une part de soi. Les situations extrêmes auxquelles les personnages font face dans un milieu hostile sont révélatrices de leur profonde intériorité. Ce n’est pas un hasard si de nombreux rites de passage de groupes sociaux ou religieux se déroulent dans la Nature. Avec un contexte qui permet d’éprouver de la douleur physique, combiné à une mise à l’écart du groupe qui provoque une douleur sociale, elle constitue une initiation qui marque les étapes importantes de la vie et détermine, par sa validation ou non, le droit de l’individu à avoir sa place au sein de la communauté. Extrait du groupe – dont le rappel, par exemple avec le talkie-walkie dans Tropical Malady, ne fait que renforcer la solitude -, l’individu est placé seul sur un territoire dangereux et doit survivre. Dans Mon voisin Totoro, La Forêt de Mogari et surtout Tropical Malady, il s’agit d’une Nature dense et mystérieuse qui renvoie à la nature animale primitive de l’humain.
Sarchiapone, le jeune buffle de Bella e Perduta, est lui aussi mis dans cette situation, mais de façon inversée. Notre héros est animal : il sera donc confronté à la violence humaine. Les paysages de Campanie sont certes grandioses, mais ils ne permettent pas un retour à la liberté puisque partout l’empreinte humaine a marqué le territoire, désormais délaissé. Polichinelle, divin compagnon de route du bufflon, est comme un messager de la nature elle-même, et tant qu’il garde son masque il échappe au vice humain. Ainsi, dans Bella e Perduta, le monde des humains est traversé par des êtres innocents. Et cette fois-ci ils ne font pas face à une Nature comme Tout, mais au contraire, ils sont confrontés malgré eux à la nature humaine dominatrice et destructrice.
On constate alors que si l’individu humain s’affronte lui-même à travers la Nature dans une quête de transcendance (qu’il s’agisse d’amour, de relation aux défunt.es, de découvertes…), les autres êtres vivants semblent « simplement » tenter d’échapper à la mort. Cet enjeu du décalage entre la nature humaine et celle des autres êtres vivants, entre quête perpétuelle de transcendance et condition immanente, est sans doute à la source des réflexions que suscitent les films que nous avons sélectionnés.
Par ailleurs, cette initiation que nous décrivons n’est pas qu’intradiégétique, elle ne concerne pas seulement le héros, l’héroïne, et les personnages qui l’entourent. Cette initiation peut en partie être vécue par le.a spectateur.ice. La notion d’entrée et de sortie d’un monde, d’un lieu, dont on a pu parler avec La Forêt de Mogari, touche particulièrement celui ou celle qui se rend dans une salle de projection. Beaucoup de pratiques courantes des spectateur.ices de cinéma pourraient être légitimement considérées comme faisant partie d’un culte moderne.
L’initié.e doit d’abord passer au guichet pour prendre sa place, iel peut prendre du pop corn pour le déroulé de la séance, puis commence une expérience que certain.e.s qualifieraient de magique. Le.a spectateur.ice entre dans une salle sombre, où pendant un temps assez long vont être projetées des images sur une toile blanche. Et ces images, tant narrativement qu’esthétiquement, racontent et construisent les mythes modernes, qu’il s’agisse du far-west ou de Godzilla. Après environ une heure et demie plongé.e dans le noir et investi.e dans l’univers du film, la sortie s’accompagne d’une euphorie étrange qu’on pourrait presque apparenter à de la transe.
Le film Bella e Perduta peut très bien servir d’exemple. L’initiation n’est ici pas seulement celle du buffle et des personnages qui l’entourent, mais également celle du ou de la spectateur.ice. Iel aussi accompagne longuement Sarchiapone durant son périple, et apprend en même temps que lui sur le monde et son organisation. Et à quoi sert le culte, si ce n’est à enseigner par la réminiscence du mythe aux membres d’une communauté les fondements de ce qui est commun ? Mon voisin Totoro fonctionne de la même façon : les enfants devant ce film font connaissance avec Totoro et les autres créatures merveilleuses en même temps que la petite héroïne. Cet apprentissage du monde que vit Mei par l’imaginaire est le même que celui du ou de la jeune spectateur.ice devant le film, et ses expériences peuvent être les siennes par un effet cathartique. La souffrance du buffle dans le film italien ou l’excitation de la découverte chez Miyazaki sont vécues en partie par les spectateur.ices, et constituent ainsi pour elleux une expérience en soi. C’est ce qu’ont bien compris les réalisateurices de Night Noon et Tropical Malady. Ces films se veulent véritablement une expérience. Accompagner un chasseur amoureux et suivre dans la jungle un tigre-esprit pendant de longues minutes, sans paroles, puis voir parler les singes, est une expérience presque shamanique, et même éprouvante. Quel qu’iel soit, le ou la spectateur.ice s’investit dans le film qu’iel voit, et ainsi la catharsis a toujours lieu, aussi abstraite soit-elle. Night Noon ne précise pas une narration mais fait vivre à celui ou celle qui le regarde une expérience qui se veut proche de l’animisme.
Finalement, ce voyage, ce périple, cette traversée des natures permise par cette édition “La Nature, lieu initiatique” nous invite à un questionnement sur les liens entre le vivant, les humains et les territoires, à la base de l’enjeu écologique. L’initiation de la nature s’accomplit à tous les niveaux : spirituel, physique, psychologique, psychanalytique, esthétique… En étant le Tout, la Nature nous enseigne une mise en perspective tant subjective qu’objective, qui s’inscrit dans une perpétuelle redéfinition des rapports à soi, au monde, à la société.
Lou Chrétien, Maya Favre, Anna Gosselet, Philéas Sandillon, Mathéo Scorteccia
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