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KNOKKE 1974-75 : LA CHARNIERE

Alors qu’en 1966-67 le public et les critiques avaient réagi contre les films de Sharits et de Snow, un retournement s’est opéré sept ans plus tard à Knokke 5. L’appellation film structurel qui s’applique aux films de Snow, Sharits, Joyce Wieland, Tony Conrad, Hollis Frampton à qui une rétrospective est consacrée, va fonctionner comme le critère de qualité ultime et freiner ainsi l’accueil des films nouveaux, mais aussi de l’art vidéo – malgré les oeuvres de Nam Jun Paik, Steina, Woody Vasulka, Bill et Louis Etra, Ed Emshwiller, Jean-Paul Boyer.

La situation des arts technologiques, le déclin de l’hégémonie américaine et la montée de l’Allemagne, du Japon, de l’Angleterre, de la France dont les trois films sélectionnés sont réalisés par des cinéastes qui enseignent à l’université Paris 8, estompent « la charnière » représentée par EXPRMTL 5 : « Des oeuvres importantes sont montrées, notamment de David Hall et Tony Sinden, Tsuneo Nakai, Anthony Mc Call, Claudine Eizykman, Guy Fihman, l’Atelier de la Forme filmique de Lods et Dore O dont le film Kaskara est primé. »1Patrick de Haas, Une Encyclopédie des cinémas de Belgique, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Editions Yellow Now, 1990.

Mais surtout quelques uns de ces films ne reposent plus sur la discrimination des constituants élémentaires du cinéma comme le film structurel l’avait magnifiée, mais sur la construction de la mobilité cinématographique comme multiplicité voire comme paradoxe. Ainsi Kaskara et les jeux de réflexions vitreuses et des déplacements angulaires dans une maison isolée. VW Vitesse Women de Claudine Eizykman, primé, résulte d’une distribution photogrammique visant à la production d’une vision volumétrique. Guy Fihman définit ainsi son film InfraRouge-UltraViolet: « Couleurs:le cinéma ne connaît que les couleurs standards qui sont les normes des fabricants de surfaces sensibles et des laboratoires de traitement des émulsions ; ici apparaît toute la gamme chromatique (visible/impressionnable par le support chimique) là où un seul système chromatique réputé vrai, normal, devrait advenir. Temps : les variations chromatiques s’effectuent à partir d’un tableau, les toits rouges de Pissarro. Une totale fixité qui s’accompagne d’une double fluidité, chromatique et rythmique. »2Catalogue de EXPRMNTL 5 Knokke 1974-75, Centre Expérimental de la Cinématographie, Bruxelles, 1975.

Claudine Eizykman
  • 1
    Patrick de Haas, Une Encyclopédie des cinémas de Belgique, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Editions Yellow Now, 1990.
  • 2
    Catalogue de EXPRMNTL 5 Knokke 1974-75, Centre Expérimental de la Cinématographie, Bruxelles, 1975.
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