Préambule au cinématographe Etienne-Jules Marey | |
1995 – France | |
13′ – N&B – Son optique – 16mm | |
Réalisation | Jean-Dominique Lajoux |
Animation de vues du passage de Vénus devant le soleil | |
1873 | |
N&B – Muet | |
Réalisation | Jules Janssen |
Animation de vues photographiques | |
1882-1890 | |
N&B – Muet | |
Réalisation | Eadweard James Muybridge |
Vol de l’Agrion Puella / Vol de la grosse mouche bleue / Mortier / Balle de revolver traversant une planche de bois / Bulle de savon | |
1905 | |
N&B – Muet | |
Réalisation | Lucien Bull |
Etudes cinématographiques sur Impatiens, Vicia, Tulipa, Mimosa et Desmodium | |
1898-1900 | |
N&B – Muet | |
Réalisation | Wilhem Pfeffer |
L’Hippocampe | |
1933 – France | |
13′ – 1:37 – N&B – Mono – 35mm | |
Réalisation | Jean Painlevé |
Oursins | |
1964 – France | |
10′ – 1:37 – Couleur – Mono – 35mm | |
Réalisation | Jean Painlevé |
Transition de phase dans les cristaux liquides | |
1978 – France | |
6′ – Couleur – Sonore | |
Réalisation | Jean Painlevé |
Power of Ten | |
1977 – USA | |
9′ – Couleur – Sonore | |
Réalisation | Charles et Ray Eames |
Li : The Patterns of the Nature | |
2007 | |
9’07 – Couleur – Sonore | |
Réalisation | John Nathan Campbell |
Projection Cinéclub | 21/10/2015 à 12h45 |
Donner à voir l’invisible, tel est le dessein que s’est très tôt fixé le cinéma. Les conceptions des premières machines d’enregistrement, puis de mise en mouvement, des images montrent bien comment cette perspective ne suit pas la réalisation des premiers films mais, à l’inverse, participent de la conception même du cinéma, en précédant la fabrication du cinématographe Lumière. Ainsi, les vues photographiques de Muybridge et les chronophotographies de Marey servaient-elles le plus souvent à fixer, pour leur observation, ce qui ne pouvait encore être perçu par l’œil humain dans le milieu naturel. Le dispositif cinégraphique s’adjoint les possibilités de modifier la temporalité des mouvements rendus, permettant ainsi les visionnements par accélération du Passage de Vénus devant le soleil de Jules Janssen ou des différents mouvements ou croissances de plantes de Pfeffer ou Omegna, et, par l’usage de puissants ralentis, des vues de Lucien Bull, comme La traversée d’une planche de bois par une balle de revolver.
Outre les distorsions du temps, la machine de vision cinématographique investit aussi les différentes échelles de l’espace. Jean Painlevé invente la plupart des techniques qu’il utilise. Il fut l’un des premiers à photographier, en 1968 pour Les Diatomées et avec la ligne de retard, les organismes microscopiques, permettant de montrer « tous les détails à la perfection, le contraste de phase électronique s’ajoutant au contraste de phase optique »1PAINLEVE Jean, « Diatomées », Jean Painlevé (ensemble de textes reliés par Brigitte Berg), éd. Les Documents Cinématographiques, Paris, 1991, p34. . Grâce à un caisson étanche qui protège la caméra « Sept » 35mm, Jean Painlevé pu également filmer de nombreuses espèces sous-marines, comme l’étrange petit cheval marin d’Hippocampe, ou la crevette dans Histoires de crevettes.
Le couple Charles et Ray Eames propose à la fois des vues microscopiques et macroscopiques avec Power of ten, un documentaire expérimental. Dans un plan en plongée totale, la caméra s’éloigne d’un couple, en pique-nique dans un parc de Chicago, et atteint toutes les dix secondes un agrandissement à la puissance dix, jusqu’à plonger le spectateur à des millions d’années lumières plus loin. Le trajet en sens inverse sur la main de l’homme permet de zoomer de manière extrême jusqu’à la mesure la plus petite jusqu’alors connue : le quark. Voyageant de l’infiniment petit à l’infiniment grand, Power of Ten nous offre le moyen de relativiser la place de l’homme dans l’univers, et nous offre une vision de l’espace infini.
Dans la philosophie chinoise, Li est un concept qui propose de définir la nature par le reflet de ses propres formes. John Nathan Campbell, réalise en 2007 une ode à la nature sous le titre de Li : The Patterns of Nature. Il met en évidence grâce au medium cinématographique des processus imperceptibles du vivant en jouant sur la dissonance des temporalités présentes dans la nature. De nombreux time-lapses et ralentis nous permettent d’observer des phénomènes tels que la fonte des neige ou la croissance des plantes sauvages dans une forêt. Les vues successives forment des motifs aux textures riches. La nature devient la matière première de cette rêverie cinématographique aux couleurs flamboyantes et douces à la fois.
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