Plan 9 from Outer Space

Plan 9 from Outer Space se voit sacrer pire film de l’histoire du cinéma en 1980. Cette distinction contribua à élever Plan 9 au rang de légende¹Harry et Michael Medved, The Golden Turkey Awards, Harper Collins Publishers Ltd, 1980. . Dans le film se succèdent des figures légendaires dont Bela Lugosi, reprenant son rôle de vampire. Wood détourne les conventions du cinéma de fiction classique et « en le regardant comme une satire, Plan 9 from Outer Space en devient même intelligent »²Rob Graig, Ed Wood, Mad Genius : A critical studies of the films, McFarland&co, 2009, p.142. . Ed Wood était un amoureux du cinéma et « il semble qu’il ait eu l’intuition qu’un artiste à succès était celui qui était capable de créer un nouveau mythe »³Ibid. , dont Plan 9 serait la quintessence.

Ce Plan 9, mis en place par des aliens, vise à utiliser les morts pour tuer les vivants, afin de protéger la Terre de la menace humaine. Le film se moque des faux raccords et multiplie les effets spéciaux maladroits dans une forme d’intégrité absolue à un art de la circonstance plus que de la continuité. « Edward Wood apparaît alors comme un cinéaste d’instants privilégiés […] Tout cet univers où rien ne raccorde est un discours de croyance. »⁴Antoine De Baecque, « Wonder Wood », In Les Cahiers du Cinéma n°487, janvier 1995, p.15. Ce n’est pas tant la technique du cinéma qui lui importe mais l’aboutissement d’un projet cinématographique. Plan 9 constitue un ovni cinématographique, un objet légendaire.

Maéva Picard

• 1
  Harry et Michael Medved, The Golden Turkey Awards, Harper Collins Publishers Ltd, 1980.
• 2
  Rob Graig, Ed Wood, Mad Genius : A critical studies of the films, McFarland&co, 2009, p.142.
• 3
  Ibid.
• 4
  Antoine De Baecque, « Wonder Wood », In Les Cahiers du Cinéma n°487, janvier 1995, p.15.