La Nuit du chasseur

Charles Laughton est déjà un acteur réputé quand il décide de réaliser une adaptation de La Nuit du chasseur de Davis Grubb. L’intrigue repose sur le secret de John et Pearl, qui ont promis à leur père de conserver l’argent qu’il a dérobé. Alors que ce dernier est condamné à mort, il se confie à son compagnon de cellule, Harry Powell, un faux pasteur dérangé, qui veut à tout prix récupérer le butin. A sa sortie de prison, il se met en chasse.

Le film de Laughton est prolixe, ainsi, « il se réfère autant à la Bible qu’à Mark Twain, aux mythes fondateurs de l’Amérique »¹Charles Jr. Tatum, La nuit du chasseur de Charles Laughton, Crisnée Yellow Now, p.14. . Comme dans les contes, « il est beaucoup question, ici, d’enfance et de naïveté à préserver »²Ibid., p.12. mais il apparaît que les figures du Bien sont impuissantes ou machiavéliques : la mère est perdue et le beau-père incarne le Mal de par sa force de persuasion.

Finalement, les enfants trouvent une figure salvatrice en Rachel, incarnée par « une comédienne déjà légendaire : si elle semble émerger de l’obscurité, Lillian Gish vient bien de la nuit des temps (le cinéma muet) »³Ibid., p.10. . L’interprétation mémorable de Robert Mitchum y participe tout autant, chacun représentant le Bien ou le Mal dans un conte traversant l’histoire du septième art.

Maéva Picard

• 1
  Charles Jr. Tatum, La nuit du chasseur de Charles Laughton, Crisnée Yellow Now, p.14.
• 2
  Ibid., p.12.
• 3
  Ibid., p.10.