Traité de bave et d'éternité | |
1951 — France | |
123' — 1.37:1 - N&B - Mono | |
Réalisation | Isidore Isou |
Musique | Daniel Garrigue |
Image | Nat Saufer |
Avec | Albert J. Legros, Bernard Blin, Isidore Isou, Jean Cocteau, Blaise Cendrars, André Maurois, Armand Salacrou, Jean-Louis Barrault, Marcel Achard, Colette Marchand , Blanchette Brunoi, Danièle Delorme, Edouard Dermithe, Daniel Gélin, Rodica Valeanu… |
Fiche IMDB | https://www.imdb.com/title/tt0207801/ |
Histoire(s) du cinéma (épisode 2a) : Seul le cinéma | |
1989 — France | |
26' — Couleur - Sonore | |
Réalisation | Jean-Luc Godard |
Projection Cinéclub | 02/04/2025 |
Les révolutions, qu’elles soient artistiques ou politiques, provoquent une nouvelle enfance du monde qu’elles bouleversent. Les deux révolutions de cette séance – entre lesquelles on peut voir une filiation – s’expriment tant par le montage que par le discours : ils procèdent par rupture, échos, et tirent une grande potentialité dans le son (défini comme abstrait).
Les propos rapportés du ciné-club de Saint-Germain (où se déroule Traité de bave et d’éternité) au ciné-club de Paris 8 (où il est projeté) théorisent une modernité du cinéma qui passe par le « montage discrépant », rompant avec toute dialectique de montage. Il n’y a pas d’histoire, si ce n’est celle de Daniel, son traité discursif et ses aventures amoureuses. L’unique film d’Isou invente de nouveaux codes d’avant-garde dans un rapport très matériel au film : il « cisèle » la pellicule pour faire apparaître des formes enfantines, il délie image et son.
Isou s’inscrit dans le cinéma, bien qu’il revendique sa mort et la nécessité de sa renaissance anti-harmonieuse, il revendique par ailleurs ses pères et assume sa vision enfantine, bien que construite, de cet art.
Jean-Luc Godard dit apprécier le film d’Isou1« Avec Eric Rohmer on aimait beaucoup le film d’Isidore Isou, qui est vraiment très beau », Les Inrockuptibles, n°1220, 17 avril 2019. Avec Histoire(s) du cinéma, on retrouve le discours, le montage sans raccord narratif. Godard ne se place pas en enfant, mais en père qui nous propose (impose ?) l’histoire du XXe siècle mêlée au cinéma. De filiations en paternités le discursif et le montage se proposent – dans cette séance – d’offrir un bain de jouvence au cinéma pour le plonger dans une nouvelle enfance.
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