Pelo Malo

grandir genré.e

À travers le regard des enfants, la réalisatrice vénézuélienne Mariana Rondón explore l’identité complexe de son pays. Les « cheveux rebelles », titre original du film, deviennent le pivot socio-politique de cette oeuvre. Junior, frustré par ses cheveux crépus, aspire constamment à les lisser, marquant ainsi le début de tensions avec sa mère, Marta, avant la rentrée scolaire. Bien que Junior n’exprime jamais clairement la raison de son désir de lisser ses cheveux, nous plongeons dans les profondeurs de son monde intérieur à travers des reflets subtils.

La perte de ses parents pousse Junior à chercher des modèles émotionnels en dehors de sa famille, notamment auprès de son grand frère d’épicerie et de sa grand-mère. Les particularités de Junior sont perçues comme « bizarres » par sa mère, réprimant ainsi son observation. Ses doutes sur son identité de genre et le mystère entourant son père sont comme ses cheveux, attachés et emmêlés.

La réalisatrice capture la vie quotidienne de Caracas à travers sa caméra. Les klaxons des voitures, les appartements petits et chaotiques, ainsi que les coups de feu inconnus au loin à travers la fenêtre, nous dépeignent la réalité de cette ville à travers ses images et ses sons. Des séquences d’actualités anciennes et la musique des années 90 s’intercalent, ajoutant une dimension temporelle à cette représentation. Mariana Rondón nous offre un regard complexe sur la composition raciale, les normes de beauté, les caractéristiques de genre et la classe sociale à travers les yeux contradictoires et confus des enfants.