Des lapins dans la tête / Un jour un chat

lapins et chat

Qu’advient-il lorsque le cinéma se saisit de l’imaginaire vif de l’enfance ? L’immersion dans l’univers imaginaire entraîne les personnages dans une transition progressive de la réalité vers un au-delà imprégné de la puissance de l’enfance.
Après la censure de son film Les Rendez-vous des Quais, Paul Carpita, enseignant et cinéaste, se tourna vers la création cinématographique avec ses élèves, donnant ainsi naissance au court métrage Des lapins dans la tête¹Paul Carpita : Cinéaste franc-tireur, Pascal Tessaud, Les éditions L’échappée, 2009.. Cette fiction oscille entre rêverie enfantine et réalité de la salle de classe. Le jeune Bernard reste attentif mais s’évade dans un monde onirique, où il se promène avec son ami, le dessin qu’il effectue sur une feuille.

Le film tchèque de Vojtěch Jasný, sorti en 1963, intitulé Un jour un chat, joue quant à lui sur l’imaginaire de l’enfance par le dispositif cinématographique. C’est une fable surréaliste qui décrit les habitants d’un village provincial exposés aux pouvoirs d’un chat capable de révéler leur véritable nature en retirant simplement ses lunettes. Cette idée serait venue à Jasný pendant la grippe espagnole, lorsqu’il eut des hallucinations inspirées des souvenirs de cirques ambulants de son enfance. Le film nous transporte dans un monde hallucinatoire en puisant dans les souvenirs d’enfance du réalisateur, où les jeux de lumières saturées et fantasmagoriques nous plongent dans cet imaginaire enfantin.

Ces films, par leur capacité à transporter le spectateur dans un monde où les frontières entre réalité et imagination s’estompent, façonnent un souvenir de l’enfance du point de vue adulte. Avec Paul Carpita fervent allié de la créativité débordante enfantine et Vojtěch Jasný se remémorant par ces illusions ses souvenirs de jeunesse, cette séance offre un voyage unique dans les contemplations imaginatives de l’enfance.

Garance Juin

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  Paul Carpita : Cinéaste franc-tireur, Pascal Tessaud, Les éditions L’échappée, 2009.