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Alice’s Adventures in Wonderland / Le Voyage de Chihiro

Le falun du rêve

« [Lewis Carroll] était capable de faire ce que nulle autre n’aurait pu faire : retourner dans ce monde [de l’enfance], le recréer, afin que nous redevenions nous aussi des enfants… » (Virginia Woolf)

Le voyage d’Alice au Pays des Merveilles, roman de Lewis Carroll publié en 1865, contient en lui le secret d’une puissance imaginaire tout à fait particulière, celle d’un “devenir enfant”. Cette traversée merveilleuse est également au coeur de l’adaptation des aventures d’Alice au Pays des Merveilles (1910) proposée par Edwin S. Porter, et du film d’animation d’Hayao Miyazaki, Le Voyage de Chihiro (2001). L’espace cinématographique se fait chrysalide du rêve (et de l’enfance) dans la pure possibilité de toutes ses formes.

Quelques scènes clefs du voyage d’Alice y suffisent : la chute vertigineuse du rêve ouvre les portes d’un pays des merveilles dans lequel Edwin S. Porter propose la rencontre entre la magie du conte et le merveilleux du cinéma. Le corps d’Alice devient l’objet d’effets optiques, tour à tour immense et minuscule, l’image se peuple de créatures en surimpression tel ce chat d’autre monde juché sur l’arbre du jardin.

C’est aussi aux portes de la conscience que commence Le voyage de Chihiro, héroïne du long métrage d’animation de Hayao Miyazaki. Telle Alice qui se “sent toute endormie” avant d’entrer au pays des merveilles, Chihiro est sur le point de s’endormir lorsqu’elle se retrouve plongé/e au coeur d’un monde peuplé de dieux Kami et déesses Yokaï. Cette traversée de l’enfance, entre rêve et éveil, est une initiation à la logique implacable du merveilleux… car tout peut sans cesse arriver dans cet univers aux milles bifurcations narratives où les noms se perdent, où les êtres se transforment et les objets s’animent.

Si ces deux films s’achèvent par une scène d’éveil, les images de leur périple font luire les sédiments de l’enfance sur nos rivages d’adultes – comme une invitation au rêve, pour que de nouveau les herbes se mettent “à bruire au passage précipité du Lapin Blanc…”

Yoann Breton
Où est la Maison de mon Ami (1987) HD 1080p x264

 

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