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Infos détaillées

Libera Me
1993 – France
75' – Couleur - Sonore – 35mm
RéalisationAlain Cavalier
ScénarioAlain Cavalier, Andree Fresco et Bernard Crombey
MusiqueMarie-Pomme Carteret
ImagePatrick Blossier
AvecAnnick Concha, Pierre Concha, Thierry Labelle, Christophe Turrier, Philippe Tardif, Cécile Haas, Michel-René Labelle, Claire Séguin, Michel Quenneville, Louis Becker…
Fiche IMDB https://www.imdb.com/title/tt0107403
Le Silence de la mer
1949 – France
86' – 1.37:1 – N&B - Mono – 35mm
RéalisationJean-Pierre Melville
ScénarioJean-Pierre Melville (d’après la nouvelle de Vercors)
MusiqueEdgar Bischoff
ImageLuc Mirot, André Villard puis Henri Decaë
AvecHoward Vernon, Nicole Stéphane, Jean-Marie Robain…
Fiche IMDBhttps://www.imdb.com/title/tt0039822
Projection Cinéclub29/11/2023

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Libera Me / Le Silence de la mer

silence et fureur du totalitarisme

Dans les sociétés totalitaires, le silence est souvent imposé aux masses, muselant les consciences et écrasant les voix dissidentes. Les régimes autoritaires répriment, surveillent et censurent l’information, pour contrôler et étouffer toute forme de critique ou d’opposition. Cependant, le silence peut aussi devenir un acte subversif, et incarner le refus d’une soumission devant l’oppression. Deux œuvres cinématographiques, Libera Me (1993) d’Alain Cavalier et Le Silence de la mer (1949) de Jean-Pierre Melville, mettent en lumière cet usage subversif du silence contre les pouvoirs totalitaires.

Éminent connaisseur des limites inhérentes à la représentation cinématographique, Alain Cavalier se penche sur la souffrance endurée en temps d’occupation dans son film Libera Me. L’œuvre, sans dialogues, narration, ni musique, évoque, en capturant magistralement l’essence même de la douleur, ses ravages sur les corps meurtris1Shirley Mônica Silva Martins, « La promotion de l’espace du spectateur dans le film Libera Me d’Alain Cavalier : quelques considérations sur la contribution de la bande-son », Cadernos do Procine: Técnica e Estética, p.7, 2017. Il utilise le silence pour mieux laisser entendre les sons, susciter une nouvelle appréhension du visible, qui font de Libera Me une œuvre expérimentale audacieuse, transcendante et inoubliable.

Dans Le Silence de la mer, adapté du roman éponyme de Vercors publié en 1942, Jean-Pierre Melville fait du silence une forme de résistance, qu’il oppose aux longues interventions et discours de l’occupant. Dans une esthétique cinématographique minimaliste et dépouillée, les motifs du mutisme, de la suggestion et des non-dits rivalisent de puissance avec le verbe, et traduisent l’atmosphère de conflits et de tensions propre à l’occupation nazie. Cette absence d’échanges, n’empêche cependant pas toute communication entre les personnages, dont les relations sont beaucoup plus complexes qu’il paraît…

Ainsi, dans cette séance, deux œuvres cinématographiques se font écho ; et font résonner, dans un même contexte, d’une manière très singulière mais avec une grande et puissante justesse, les formes de la résistance et du pouvoir totalitaire.

Anthony Jouanne
Le Silence de la Mer (1949) Bande Annonce VF [HD]
  • 1
    Shirley Mônica Silva Martins, « La promotion de l’espace du spectateur dans le film Libera Me d’Alain Cavalier : quelques considérations sur la contribution de la bande-son », Cadernos do Procine: Técnica e Estética, p.7, 2017
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